Le 20 novembre 2024, lors de la réunion de la commission de la défense nationale et des forces armées, nous avons auditionné différents intervenants de l’IRSEM, l’IHEDN, et l’IFRI sur les enjeux de l’économie de guerre.
A cette occasion, j’ai interpellé M. Julien Malizard, titulaire de la Chaire économie de défense à l’IHEDN, sur le rôle de la réserve opérationnelle dans l’économie de défense.
En effet, la perspective de combats de « haute intensité » redevient centrale : l’attaque de l’Ukraine par la Russie marque le retour de guerre majeure au sein du continent européen.
La préparation à ce type de combat s’est ainsi imposée comme une préoccupation de premier plan pour la France et cela suppose une augmentation sensible des capacités de mobilisation opérationnelles, matérielles et humaines.
Toutefois, les dispositions prises par les pouvoirs publics de professionnaliser les armées et de moderniser notre système de défense, induisent la nécessité de disposer également, dans les missions les plus traditionnelles, d’un renfort permanent de ressources humaines.
Comme c’est le cas dans de nombreux pays, l’apport de forces de réserves a pris une importance déterminante en raison de leur souplesse d’emploi et de leur ratio coût/efficacité particulièrement intéressant. Les réservistes sont une des composantes essentielles de notre stratégie nationale de défense.
De ce fait, l’ensemble des dispositions liées à la nouvelle donne stratégique internationale contribue aujourd’hui à donner à la réserve militaire une place toujours croissante.
Qu’il s’agisse de la réserve opérationnelle, intégrée en renfort dans les forces, ou de la réserve citoyenne, relais contributif de la défense auprès de la société civile, les deux constituantes de la réserve militaire agissent de manière complémentaire : d’une part pour aider les armées à remplir leurs missions en tout temps, et d’autre part pour promouvoir en tous lieux l’esprit de défense et maintenir et renforcer le lien entre la Nation et son armée.
Aussi, outre les investissements votés dans Loi de Programmation Militaire (LPM) pour la transformation de nos forces armées, que ce soit en matière d’innovations technologiques, de renseignement, d’aéronautique, d’entretien des matériels, de notre défense sol-air, j’ai demandé à M. Malizard son avis sur les objectifs fixés dans la loi de programmation militaire 2024-2030 de 100 000 réservistes en 2030 étaient suffisants pour répondre aux enjeux d’une économie de guerre.